Qu’est-ce qui nous empêche aujourd’hui de réaliser des sculptures à porter, à habiter, à pétrir ou à déguster ? Cet atelier s’adresse à qui cherche à s’initier à la sculpture d’hier (bien sûr) mais d’aujourd’hui (surtout). Il ne sera pas question d’apprendre la traditionnelle taille directe de la pierre ou du bois. En sculpture, il est interdit d’interdire et pour cette raison, il est permis de sculpter avec d’autres gestes et d’autres techniques comme l’assemblage, le moulage, le modelage, la couture ou la soudure, avec des matériaux comme le plâtre, le ciment, la terre, le bois, le métal, le latex, le papier, le carton, le plastique, la lumière, avec des objets glanés dans la nature, sortis de la cave ou du grenier, de l’armoire à linge ou du placard de cuisine, etc.
Comme dans un laboratoire, il faudra expérimenter puis observer, à l’inverse de prévoir ce qu’on aimerait voir (mais qui empêche de voir avec ses yeux). Il faudra aussi fabriquer des outils d’observation (des coffrages par exemple pour faire des récoltes d’empreintes ou des mues de latex), marier des techniques (coudre un moule), en inventer de nouvelles en fabriquant ou en détournant des outils (dessiner à la défonceuse), entasser des objets (dessiner avec leurs ombres portées), essayer des gestes tels que couler, plier, percer, déchirer, accumuler, empiler, s’inviter dans la nature ou dans la ville, etc. Ce sera tout cela et plus encore : à vous de chercher. « C’est ce que je fais qui m’indique ce que je cherche ». Si Pierre Soulages était sculpteur et non peintre, mieux que de partager cette remarque éclairante, elle sera la devise de cet atelier.



















